Obligations : les fonds en euros ont résisté au krach de 2022

En janvier 2022, le taux des emprunts d’État à taux fixe émis par le Trésor public français pour 10 ans s'établissait à 0,2 %.
Le 31 décembre 2022, il atteignait 3,1 %.

Marché financiers

C’est donc bien à un krach obligataire auquel nous avons assisté en 2022, puisque quand les taux d’intérêt montent, la valeur des obligations baisse… 
Et en 2022 l’ampleur du phénomène et sa rapidité ont été remarquables par rapport à tout ce qui s’est passé depuis le début du XXe siècle.

En 2022, le marché est passé d’un contexte de taux bas à celui de l’inflation et donc de la remontée des taux. Les obligations qui avaient été émises pendant la période de taux bas ont perdu en attractivité. Conséquence, si un investisseur souhaitait revendre son obligation avant terme, il devait accepter une perte en capital.

Pour les détenteurs d’un contrat d’assurance vie, les obligations à taux fixe font partie des produits financiers perçus comme les moins risqués et donc incontournables. En effet, elles représentent une part importante des actifs lotis dans les fonds en euros.

Pourquoi ? 

Parce qu’elles garantissent un rendement à une certaine échéance, et c’est également la promesse que font les assureurs vie à leurs adhérents.

Pour sécuriser encore davantage l’épargne, les assureurs vie ont tendance à privilégier les obligations émises par les États et les entreprises réputées solides, c’est-à-dire avec un risque de défaut faible. La contrepartie du risque faible : une rémunération limitée. Car en finance, le potentiel de rendement est la plupart du temps inversement proportionnel au risque. C'est la raison pour laquelle ces fluctuations importantes de court terme sont à relativiser puisque l'assureur conserve ces titres jusqu'à leur remboursement.

Mais les fonds euros ne sont pas exclusivement composés d’obligations. Les assureurs vie sont amenés à diversifier les actifs présents dans leur fonds en euros. C’est cette diversification, mais aussi la recherche de rentabilité de l’entreprise, qui a permis aux acteurs du marché de servir des taux de rendement en hausse par rapport à 2021, parfois sans piocher dans leurs réserves.

Valeurs obligataires de 2022 en regard des grands épisodes de turbulence du XXe siècle

Selon la société d’analyse américaine Morningstar, l’année 2022 a été la pire depuis 1926 en matière de pertes de valeur des obligations sur une année. Son analyse se fonde sur les bonds du trésor américain de durée dite « intermédiaire ». Comme le montre le schéma ci-dessus, une baisse de 18,50 % a été constatée durant l’année 2022, contre - 9 % durant le 1er choc pétrolier en 1973, - 10,50 % pendant la Seconde guerre mondiale et - 16 % lors du 2ème choc de 1979. Des références qui montrent l’ampleur des événements macroéconomiques de l’année dernière.

Le mot

Obligation à taux fixe

Contrairement à une action qui est une portion de capital d’une entreprise, une obligation à taux fixe est une dette émise par un État, une collectivité locale ou une entreprise pour une durée déterminée avec un taux d’intérêt fixé.

Le taux de l’obligation est fixé par l’émetteur, principalement en fonction de deux critères :

  • le taux de marché, défini par les politiques monétaires;

 

  • la note donnée à l’entreprise, la collectivité ou l’État par les agences de notation ; plus la note est haute, plus le taux à l’émission est bas.