Préparer sa retraite financièrement : nos 8 questions

Par la Finance pour Tous (IEFP)
Pour éviter au maximum les mauvaises surprises au moment de faire le grand saut vers la retraite, mieux vaut suivre la règle des 3 A : Anticipation, Anticipation et Anticipation.

Préparer sa retraite financièrement

1 . Devenir propriétaire suffit-il pour préparer sa retraite ?

Être propriétaire de sa résidence principale est l’un des premiers objectifs des Français : 58 % d’entre-eux le sont. C’est bien évidemment une garantie, car une fois que le crédit est terminé, vos charges financières baissent, et vous avez un toit sur la tête !

Mais il ne faut pas négliger les autres solutions d’épargne car dès le début de votre retraite, vos revenus vont diminuer. C’est durant votre période phare d’activité qu’il faut épargner, dès que vos ressources le permettent.

2 . Sur quelle base bâtir mon projet de retraite complémentaire ?

Le passage à la retraite s’accompagne le plus souvent d’une baisse sensible des revenus : la pension moyenne est estimée à 75 % du dernier salaire brut et avant impôts pour les non cadres, et à 50 % pour les cadres ! Ce taux de remplacement va certainement continuer de diminuer dans les années à venir.

Même s’il est difficile de connaître avec certitude le montant que vous allez percevoir, il est possible d’en avoir une estimation, notamment grâce au simulateur disponible sur le site de la caisse de retraite complémentaire Agirc-Arrco. Pour espérer conserver son niveau de vie, il est donc nécessaire d’épargner régulièrement, et le plus tôt possible !

Par exemple, si vous estimez avoir besoin de 100 000 € de capital à 65 ans (sur la base d’un rendement annuel de 3 %), il faudra investir 170 € par mois à 35 ans, 310 € par mois à 45 ans… Et 720 € par mois à 55 ans !

Ces investissements réguliers peuvent être réalisés dans le cadre de l’assurance-vie, ou du nouveau Plan d’Epargne retraite (PER).

Si votre horizon de placement est supérieur à 10-15 ans, il est fortement conseillé de diversifier vos placements, en optant pour des fonds diversifiés en actions, pour espérer un rendement supérieur à celui des produits garantis tel que le fonds en euros.

Sur le long terme, la volatilité, c’est-à-dire les fluctuations à la hausse et à la baisse, diminue fortement. Le prélèvement automatique permet de lisser ses investissements.

Posez-vous les bonnes questions sur votre rapport au risque et sur votre connaissance des marchés financiers.

3 . Quel est l’intérêt du PER par rapport au PERP ?

Le Plan d’Epargne Retraite Populaire (PERP) n’est plus commercialisé depuis octobre 2020, au profit du nouveau PER.

Si vous détenez un PERP, sachez que vous pouvez le transférer au sein du même organisme ou d'un autre.

L’avantage ? Bénéficier de choix d’investissement plus variés et également profiter de plus de souplesse, puisque la sortie peut se faire en rente ou en capital au passage à la retraite (ou un panaché des deux solutions), mais aussi de manière anticipée dans certains cas précisés par la loi. Soyez toutefois vigilant sur les frais de transfert !

4 . Pourquoi une épargne bloquée est-elle efficace ?

Souscrire à une formule d’épargne retraite implique des contraintes de liquidité : sauf cas spécifiques de déblocage anticipé (décès, invalidité, surendettement…, ainsi que pour acquérir sa résidence principale), les capitaux sont bloqués jusqu’à la retraite. Bien évidemment, il vaut mieux ne pas investir toute son épargne dans un PER, car il faut pouvoir pallier toute situation inattendue.

Toutefois, cela vous permet de vous constituer sur le long, voire le très long terme, un capital pour vos vieux jours.

 

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5 . Comment maximiser le rendement de mon épargne ?

Sur le long terme, il est nécessaire de prendre un peu de risque pour ses placements, faute de quoi, vous risquez d’obtenir un rendement net égal ou inférieur à l'inflation : c’est ce qu’on appelle le couple rendement-risque.

Une performance élevée implique une prise de risque du même ordre. Dans le cadre de l’assurance-vie, vous pouvez sélectionner un ou plusieurs fonds d’investissement en fonds euros ou en unités de comptes, à niveau de risque plus ou moins élevé. Procéder à des versements réguliers permet de réduire le risque d'investir au mauvais moment (investir au plus haut et subir une éventuelle baisse des marchés).

Un exemple pour bien comprendre : sur une durée de 25 ans, un versement de 100 € par mois vous permet d’obtenir 128 € par mois pendant 25 ans si le rendement est de 1 %. Le revenu complémentaire grimpe à 209 % si le rendement est de 3 %, voire à près de 340 € par mois sur la base d’un rendement moyen de 5 % !

6 . Comment choisir entre capital et rente ?

La sortie en capital est sans conteste la solution la plus souvent privilégiée par les épargnants : elle permet de tout récupérer en une seule fois, ou via des retraits programmés dans le cadre de l’assurance-vie.

La rente viagère apporte plus de sécurité, car elle sera versée tout au long de votre vie, et qui sait combien de temps dure la vie ? 

7 . Quel avantage fiscal ?

Si vous choisissez la sortie en capital, le premier point de vigilance est la fiscalité particulière du Plan d’Epargne Retraite : avec le PER, vous pouvez, lors des versements, choisir de déduire ces sommes au moment de la déclaration de vos revenus, ce qui va réduire la note fiscale (à condition bien sûr d’être imposable). Mais à l’échéance du contrat, si vous débloquez le capital,  il sera assujetti à l’impôt sur le revenu, au taux marginal en vigueur à la date de la sortie.

Il est donc nécessaire de vous poser les bonnes questions :

  • Quel est votre taux marginal d’imposition (plus il est élevé, plus l’avantage fiscal est intéressant) ?

  • Anticipez-vous une forte baisse de vos impôts à la retraite ?

Il faut considérer qu’une déduction fiscale sera d’autant plus intéressante si votre taux marginal d’imposition est plus élevé lors de votre période d’activité que lors de votre retraite.

8 . Assurance- vie et le PER, dois-je choisir ?

L’assurance-vie reste le produit d’épargne le plus souple en termes de versements et de retraits. C’est pourquoi il est complémentaire du PER, qui vous permet d’épargner à long terme dans l’optique de votre passage à la retraite. C’est grâce au conseil que vous pourrez équilibrer le plus précisément le montant alloué à l’un et l’autre des produits en fonction de votre situation et de vos projets.