Se reconstruire par le sport après une blessure de guerre

Être militaire, c’est s’engager pour son pays. C’est aussi prendre le risque d’être blessé en opération. Dès lors, se reconstruire est un nouveau combat à mener, dans lequel un mental fort est nécessaire pour surmonter son invalidité et se réadapter. La résilience est rendue possible grâce à la pratique d’un sport, et plusieurs associations proposent aux blessés de guerre des activités sportives adaptées à leur situation.

Groupe de coureurs, CSINI

Créé en 1966, le Cercle Sportif de l'Institution Nationale des Invalides (CSINI) est le plus vieil acteur de la reconstruction par le sport des militaires blessés. Il accompagne la réinsertion des personnes en situation de handicap en leur permettant de pratiquer différents sports en loisir ou en compétition. Natation, tennis de table, cyclisme en tandem ou encore escrime sont au menu des activités proposées par le CSINI.

Chaque année, les « Rencontres Militaires Blessures et Sport » (RMBS) sont organisées par le Centre National des Sports de la Défense (CNSD). À ces occasions, les militaires blessés de l’ensemble des armées se réunissent autour d’activités sportives pluridisciplinaires adaptées à leur pathologie et peuvent échanger, se dépasser et cultiver les liens sociaux.
En plus de l’appui à la reconversion des blessés de guerre et le soutien des orphelins, l’association Terre Fraternité favorise leur reconstruction par le sport, en finançant des actions menées par le CSINI et les RMBS, et des prothèses de sport. Elle intervient également dans le sponsoring de blessés à l’occasion d’événements comme « La marche de Nimègue », « Help for Heroes », ou encore « Marine Corps Trials ».

Initié par le Centre National des Sports de la Défense (CNSD), AD VICTORIAM, du latin « vers la victoire », est un circuit de 10 étapes, étalé de janvier à décembre, comprenant 9 activités sportives multisports et une cérémonie de remise des prix. Tous les blessés peuvent y participer, quel que soit le statut de l’accident (trajet, mission, maladie), le handicap (physique et psychique), l’âge ou le sexe. Ce challenge occupe une place fondamentale dans le parcours de reconstruction par le sport des blessés des armées.

Prendre la mer pour libérer son esprit. C’est autour de cette philosophie que l’association « La voile pour se reconstruire » organise, avec son président, Christophe Combi et ses bénévoles, des embarquements sur voilier pour des soldats blessés de guerre. Ils n’ont, pour la plupart, jamais fait de voile et sont initiés aux joies de la mer lors d’un Tour de Corse ou d’une régate dans le Morbihan. Les conjoints sont également les bienvenus à bord.

« Au-Delà de nos Handicaps », association affilée à la Fédération des Clubs de la Défense et reconnue d’Intérêt général, accompagne la reconstruction et la réinsertion des soldats blessés, notamment par la pratique d’activités de pleine nature. En effet, en incitant à repousser ses limites, les grands espaces favorisent la résilience, et permettent de toucher à de nouvelles perspectives de vie. En mars dernier, l’association participait au Grand Prix de Serre-Chevalier, offrant ainsi la possibilité à un ressortissant de la Police National de découvrir le ski assis et surtout le monde des sports de glisse adaptés.

Sur le plan international, soldats et vétérans de guerre blessés et handicapés ont leur compétition multisports : les Invictus Game. Créés en 2014 par le prince Harry, cet événement, inspiré des jeux paralympiques, permet aux soldats blessés de surmonter leur handicap et devenir les meilleurs dans leur discipline. La prochaine édition aura lieu à La Haye en 2020 et l’équipe de France s’y prépare déjà !

Ces initiatives, dont la liste n’est pas exhaustive, démontrent l’intérêt du sport dans le processus de réadaptation. Si la blessure est un risque inhérent au métier de militaire, le sport est définitivement un des piliers de la vie du soldat et donc un moteur dans le cadre de sa reconstruction.

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