Quand l'épargne permet de financer la dépendance

Selon une étude IFOP *, 85 % des Français souhaitent vieillir à domicile. Mais lorsque les solutions d'aide à domicile arrivent à leur limite ou que l'aidant n'y arrive plus, comment financer une place dans un établissement adapté ?

épargne financement dependance

Après le versement d'aides diverses comme l’Aide personnalisée d’autonomie (APA), le reste à charge en cas d'entrée dans un établissement type Ephad atteint 1 850 € par mois. Ce montant excède les ressources courantes de la personne âgée dans 75 % des cas **.

Demander l’aide sociale à l’hébergement

Un maintien à domicile contraint pour des raisons financières pouvant être dramatique, les pouvoirs publics ont créé l’aide sociale à l’hébergement. Elle est destinée aux personnes âgées hébergées en établissement et versée par le conseil départemental.

Le principe : l’aide sociale à l’hébergement paie la différence entre le montant de la facture et la contribution de la personne, voire celle des membres de sa famille tenus de subvenir à ses besoins (les obligés alimentaires).

La contrepartie : le conseil départemental est en droit de récupérer les montants versés.

  • Après le décès de la personne âgée, sur le patrimoine transmis à ses héritiers
  • Sur une donation faite dans les 10 ans qui ont précédé la demande d’aide sociale, ou après celle-ci
  • Sur les biens de la personne âgée, si sa situation financière s’améliore, par exemple si elle reçoit un héritage.

Débloquer son épargne

Certains actifs du patrimoine ont l’avantage d’être liquides et donc accessibles facilement pour le financement d’un Ehpad. L’assurance vie et le PERI peuvent remplir cette fonction.

Assurance vie. Connue pour être le « couteau suisse » de l’épargne, l’assurance vie est mobilisable dans le cadre du financement d’un hébergement en épargne. Après 8 ans, l’assuré bénéficie d’un abattement sur les intérêts de 4 600 euros en cas de rachat de tout ou partie de son contrat. S’il est marié ou pacsé, l’abattement est porté à 9 200 euros. Cette opération peut être réalisée tous les ans. Au-delà de ces montants, les gains sur le contrat seront soumis à l’impôt sur le revenu.

Plan d’épargne retraite individuel (PERI). L’un des avantages majeurs du PERI est sa flexibilité à la sortie, en rente ou en capital. Et si l’on considère la sortie en capital, pertinente pour le financement d’un hébergement en Ehpad, elle peut être réalisée en une seule fois, ou fractionnée. À noter que des montants minimaux de rachat peuvent être imposés par l’assureur.

Si vous avez bénéficié d’un avantage fiscal à l’entrée, vos sorties seront prises en compte dans le calcul de votre impôt. Une sortie échelonnée dans le temps permettra de limiter l’impact fiscal, car la hausse des revenus sera répartie sur plusieurs années au lieu d’une seule.

Le coût du répit pour les aidants

À domicile, la prise en charge des soins est quasi intégrale pour les personnes reconnues comme dépendantes. En revanche, en cas de maladie comme Alzheimer, très éprouvante pour l’aidant, les prestations pour permettre un répit ne sont pas couvertes. À titre d’exemple, la présence d’une personne à domicile pour permettre au conjoint aidant de respirer coûte aux alentours de 50 euros pour un après-midi après une déduction d’impôts de 50 % et l’aide de l’APA. Multipliez par le nombre d’après-midis nécessaires par an…

* Etude Ifop et Sociovision sur les seniors et les offres de services à la personne (mars 2019)
** Source : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES)