Régimes de retraite actuels : décryptage des enjeux

La retraite est une étape importante, et bien la préparer nécessite de comprendre les différents régimes qui s’appliquent selon son statut professionnel.
En France, le système de retraite est complexe, avec plusieurs régimes qui coexistent : le régime de base, les régimes complémentaires et les régimes spécifiques à certaines professions.

Le régime général de la Sécurité sociale (salariés du secteur privé)

Le régime général de la Sécurité sociale est le principal système de retraite en France, couvrant la majorité des salariés du secteur privé. Il constitue la base de la protection sociale pour les travailleurs relevant du droit du travail. Il concerne notamment les employés des entreprises privées, les travailleurs à domicile, ainsi que les artistes et intermittents. Ce régime repose sur un principe de solidarité intergénérationnelle : les cotisations versées par les actifs permettent de financer les pensions des retraités actuels.  

 

Calcul des cotisations  

Les salariés et leurs employeurs cotisent à hauteur de plusieurs pourcentages selon la tranche de rémunération (jusqu'au plafond de la Sécurité sociale, et au-delà pour certaines cotisations).  

Ces cotisations financent à la fois le régime de retraite de base et la retraite complémentaire.  

Calcul de la pension  

Le montant de la pension de retraite est basé sur plusieurs critères :  Les trimestres validés : Chaque année travaillée permet de valider un certain nombre de trimestres, en fonction du montant des cotisations versées. Pour obtenir une retraite à taux plein, il est nécessaire de valider entre 166 et 172 trimestres selon l’année de naissance. 

 Le salaire de référence : La pension est calculée sur la base des 25 meilleures années de salaire. Les salaires de ces années sont revalorisés pour tenir compte de l’inflation.  

Taux de liquidation : Le montant de la pension dépend du taux de liquidation, qui varie selon le nombre de trimestres validés. Pour atteindre le taux plein (50 %), le salarié doit avoir validé le nombre de trimestres requis. Si ce n’est pas le cas, une décote est appliquée, réduisant ainsi la pension.  

 

Les régimes complémentaires obligatoires (Agirc-Arrco)

L’Agirc-Arrco est le régime de retraite complémentaire obligatoire pour l’ensemble des salariés du secteur privé en France. Il résulte de la fusion, en 2019, de l’Agirc (réservé aux cadres) et de l’Arrco (pour tous les salariés) afin de simplifier et harmoniser le système. Ce régime complète la pension de base versée par la Sécurité sociale en permettant aux salariés de cotiser pour obtenir des droits supplémentaires à la retraite. L’Agirc-Arrco est financé par les cotisations prélevées sur les salaires, aussi bien pour les cadres que les non-cadres, selon des taux proportionnels aux revenus.  

 

Cotisations et acquisition des points :  

Chaque mois, une partie du salaire brut du salarié est soumise à cotisation, partagée entre l’employeur et l’employé. Ces cotisations permettent d’acquérir des points de retraite en fonction de leur montant.  

Le nombre de points acquis dépend du montant des cotisations versées et de la valeur d'achat du point fixée annuellement par l'Agirc-Arrco.  

Conversion des points en pension :  

À l’âge de la retraite, les points accumulés tout au long de la carrière sont convertis en pension selon une formule simple : le nombre de points est multiplié par la valeur de service du point, elle aussi fixée chaque année.  

Cette valeur de service, qui détermine le montant de la pension complémentaire, peut varier d’année en année en fonction de la situation économique et des décisions de gestion du régime.  

À titre d’exemple, si un salarié a accumulé 10 000 points, et que la valeur de service du point est de 1,2714 €, sa pension complémentaire annuelle sera de 12 714 €.  

 

Les régimes de retraite des fonctionnaires  

Les régimes de retraite des fonctionnaires concernent les agents titulaires de la fonction publique, qu’ils soient fonctionnaires d’État (enseignants, policiers, magistrats, militaires), fonctionnaires territoriaux (agents des collectivités locales) ou fonctionnaires hospitaliers (personnel des hôpitaux publics). Ces régimes sont distincts des régimes de retraite des salariés du secteur privé, notamment en ce qui concerne le calcul des pensions.