L’investissement, un levier d’indépendance financière encore méconnu des femmes

C’est le 13 juillet 1965 que les femmes sont devenues indépendantes financièrement. Car à partir de cette date, elles ont pu ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari. La France Mutualiste et BPI France Le Lab ont mené une étude, en lien avec l’IFOP, sur les 60 ans de l’indépendance financière et tous les sujets qui en découlent : éducation financière, investissements par les femmes, perception de l’importance de la liberté financière...

Pour les femmes, la conquête de l’indépendance financière a été le fruit d’un long combat à la fois juridique, social et culturel. Plus de 20 ans se sont ainsi écoulés entre la promulgation du suffrage universel en 1944 et la loi du 13 juillet 1965 portant sur la réforme des régimes matrimoniaux en France. Cette dernière a marqué une étape décisive dans la conquête de la liberté financière des femmes. Elle a en effet consacré leur droit à exercer une activité professionnelle et à ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de leur mari. A l’occasion des 60 ans de cette loi, les équipes de La France Mutualiste et de BPI France Le Lab ont dressé un état des lieux de l’autonomie financière des femmes en 2025 dans le cadre d’une étude menée conjointement avec l’IFOP : Enquête sur les 60 ans de l’indépendance financière des femmes. Peut-on aujourd’hui vraiment la considérer comme acquise ? Quels défis persistent et quels leviers mobiliser pour accompagner les femmes vers une plus grande autonomie financière ?

 

Indépendance financière, un pilier de l’équilibre des femmes 

Pour bien cerner les enjeux liés à l’autonomie financière des femmes, l’étude explore dans un premier temps la manière dont elles définissent et vivent l’indépendance financière au quotidien. H3 - Indépendance financière : de quoi parle-t-on ? Pour les femmes interrogées dans le cadre de notre étude, l’autonomie financière est étroitement liée à deux grandes notions : l’absence de dépendance économique à leurs proches et leur confort de vie. A la question “pour vous, à quoi correspond principalement l’indépendance financière”, elles sont ainsi 48% à répondre en premier “ne pas dépendre financièrement de votre conjoint(e) ou de vos proches” et 38% à répondre “Gagner suffisamment d’argent pour vivre confortablement”. 

L’indépendance financière est alors indissociable de leur équilibre personnel. Pour une large majorité d’entre elles (58%), c’est même le facteur qui y contribue le plus loin devant “des enfants et une famille”, “une relation amoureuse réussie” et “les succès professionnels”. 58 %, c’est deux fois plus qu’en 1987, année pendant laquelle l’IFOP avait posé la même question, dans les mêmes termes, à un panel de Françaises.

Citation

“Pour moi, l’indépendance financière c’est avoir de quoi se payer un logement, de la nourriture, un véhicule, quelques hobbies (même pas chers) et pouvoir quand même économiser un peu chaque mois… Bref, pouvoir vivre avec un minimum de confort sans quémander d’aides à la famille ou aux associations.”

Témoignage issu de l’étude “Enquête sur les 60 ans de l’indépendance financières des femmes” menée par l’IFOP pour La France Mutualiste

Les femmes davantage préoccupées que les hommes par la pérennité de leur autonomie financière

L’étude révèle également une confiance mitigée des femmes quant à la pérennité de leur liberté financière. Seules 34% d’entre elles considèrent aujourd’hui que l’indépendance financière des femmes est acquise en France. On note sur ce point un écart de perception notable en fonction du genre. Les hommes s’avèrent ainsi plus confiant en moyenne, 41% d’entre eux considérant que l’indépendance économique des femmes est acquise en France, ce qui correspond à un écart de 7 points.

5%

C’est la part de personnes interrogées dans l’étude qui considèrent que l’indépendance financière des femmes est acquise à l’échelle mondiale. Près de la moitié d’entre eux (46%) estiment par ailleurs qu’elle est “en recul” ou “en danger”. 

Des chiffres alarmants, qui reflètent les inquiétudes des Français sur le recul des droits de la femme dans certaines régions du monde.

Les femmes, plus frileuses que les hommes quand il s’agit d’investir leur argent

 

L’investissement est un levier incontournable pour accroître son capital et renforcer son indépendance financière. L’étude met pourtant en lumière une réticence plus marquée chez les femmes que chez les hommes à s’orienter vers des produits d’investissement plutôt que vers des produits d’épargne. Ce faisant, elles se privent alors d’un outil clé pour être autonomes financièrement.

 

Les femmes doutent plus que les hommes de leur capacité à investir

 

Comment expliquer cette réticence ? Notre étude apporte un premier élément de réponse : les femmes ont moins confiance que les hommes en leur capacité à investir.

 

L’enquête révèle ainsi qu’environ trois quarts des femmes interrogées estiment que leurs connaissances financières sont bonnes lorsqu’il s’agit de “gérer un budget” (86%), “connaître le fonctionnement d’un crédit” (76%) ou encore “les principes de l’épargne” (74%). En revanche, plus de la moitié d’entre elles (56%) déclarent que leurs connaissances sont “mauvaises” relativement aux “principes de l’investissement financier”. De la même façon, seules 47% d’entre elles estiment “savoir précisément quelle est la différence entre l’épargne et l’investissement” tandis que 44% d’entre elles affirment “savoir qu’il existe une différence mais ne pas savoir précisément l’expliquer.”

57% des hommes

interrogés dans le cadre de l’étude indiquent disposer de bonnes connaissances au sujet des “principes de l’investissement financier”. L’écart de perception des connaissances entre les genres s’avère alors particulièrement marqué (13 points).

Des comportements d’investissement différenciés qui fragilisent l’indépendance financière des femmes

 

Cet écart de perception des connaissances financières se traduit par des comportements d’investissement nettement différenciés entre les hommes et les femmes.

Un pourcentage équivalent (72%) d’hommes et de femmes interrogés déclarent ainsi posséder des produits d’épargne comme “un ou plusieurs livrets réglementés”, par exemple un Livret A, un Livret Développement Durable (LDD) ou encore un PEL.

Quand il s’agit de placements financiers destinés à un public plus averti, l’écart se creuse néanmoins entre les hommes et les femmes. Ces dernières manifestent ainsi une moindre différenciation de leur portefeuille d’actifs financiers et sont bien moins nombreuses que les hommes à s’orienter vers des produits financiers plus spécialisés, comme en témoigne le tableau ci-dessous.

Source : Enquête sur les 60 ans de l’indépendance financière des femmes - IFOP pour La France Mutualiste et BPI France Le Lab

 

Plafond livret A atteint : les solutions pour épargner au-delà du livret A

 

Les femmes, plus prudentes faces aux risques d’investissement

En cause, une réticence de la majeure partie des femmes à s’orienter vers des placements considérés comme plus risqués. Si la plupart des personnes interrogées - hommes et femmes confondus - manifestent ainsi une aversion aux risques quand il s’agit d’investir leur argent, celle-ci se révèle encore plus forte chez les femmes. Seules 16 % d’entre elles déclarent en effet privilégier “des placements risqués, pour espérer un rendement plus élevé”, contre plus d’un quart des hommes.

 

Assurance vie : est-il possible de perdre de l’argent ? 

L’investissement, un levier d’émancipation financière encore sous-exploité par les femmes

Bien qu’il constitue un levier majeur d’indépendance financière, l’investissement reste largement sous-exploité par les femmes. Elles privilégient les produits d’épargne à faible rendement comme le livret A ou le livret de développement durable, qui offrent davantage de sécurité et une liquidité appréciable en cas d’urgence ou de crise financière.

Ce choix se fait au détriment des produits d’investissement à plus haut rendement comme les assurances vie. Elle réduit alors les opportunités des femmes d’atteindre la liberté financière.

En 2023, les hommes représentent 70%

des investisseurs actifs, selon l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).

Comment atteindre l’indépendance financière en tant que femme ?

Au-delà de l’investissement, femmes et hommes peuvent renforcer leur autonomie financière en adoptant un certain nombre de bonnes pratiques. Parmi elles, la mise en place d’habitudes financières saines ou encore la définition d’objectifs d’épargne et d’investissement à la fois réalistes et ambitieux. Découvrez ci-dessous tous les conseils de La France Mutualiste !

 

Adopter des habitudes financières saines

Première bonne pratique : adopter des habitudes financières saines. Pensez notamment à faire régulièrement un bilan de votre situation financière. Pour cela, faites le point sur :

  • vos revenus, quels qu’ils soient : votre salaire, mais aussi les éventuelles primes que vous devriez percevoir, vos revenus passifs locatifs...
  • vos dépenses : loyer, transports, alimentation, factures d’énergie… Ne vous contentez pas de lister vos dépenses incompressibles, prenez également le temps de calculer les sorties d’argent engendrées par vos différents loisirs et vos envies personnelles : achat de vêtements ou de décoration, voyages… Soyez réalistes sur le niveau de vie auquel vous aspirez et sur l’augmentation progressive du coût de la vie dans les années à venir. Prenez également le temps de noter précisément le montant de chaque dépense, ne vous contentez pas de vous appuyer sur des estimations pour éviter toute déconvenue.

 

Cet état des lieux budgétaire vous permettra de définir un budget mensuel, indispensable pour gérer efficacement vos finances et pour être autonome financièrement.

 

Comment épargner ? Suivez notre guide !

50 / 30 / 20 : une formule simple pour reprendre le contrôle sur votre budget

Gérer ses finances sans passer des heures sur un tableau Excel, c’est possible ! La méthode 50 / 30 / 20 est un outil redoutablement efficace pour structurer votre budget mensuel ou annuel de façon claire et équilibrée. Elle consiste à consacrer :

  • 50% de vos revenus à vos besoins essentiels : loyer ou remboursement de votre prêt immobilier, courses alimentaires, factures d’électricité, …
  • 30 % de vos revenus à vos loisirs et vacances ;
  • 20 % de vos revenus pour l’épargne et l’investissement.

 

Pour plus de visibilité, pensez à répartir votre salaire sur différents comptes dès sa réception. De cette façon, vous augmenterez ainsi vos chances de vous tenir à cette répartition budgétaire.

Définir des objectifs d’épargne et d’investissement à la fois réalistes et ambitieux

 

Une fois vos enveloppes budgétaires établies, vous pourrez définir des objectifs d’épargne et d’investissement adaptés à votre situation personnelle, à vos besoins et à votre mode de vie.

Cette démarche est indissociable d’une réflexion sur vos projets de vie à court et long terme : réaliser un investissement immobilier, rénover votre maison, acheter une voiture, financer une reconversion professionnelle, préparer votre retraite anticipée, ou tout simplement renforcer votre autonomie financière.

En alignant vos choix financiers avec vos aspirations et votre style de vie, vous donnerez du sens à chaque euro investi et poserez ainsi les bases d’une indépendance financière durable.

S’appuyer sur des outils de gestion financière

 

Il existe aujourd’hui une multitude d’outils de planification financière pour mieux piloter ses dépenses, établir un budget ou encore simuler un plan d’investissement en un rien de temps. Ils constituent de précieux atouts pour devenir indépendante financièrement.

Les femmes peuvent également s’appuyer sur des réseaux d’entraide favorisant le partage d’expérience, l’apprentissage financier collectif ou encore le renforcement de la confiance en soi relativement à l’atteinte de l’autonomie financière. Votre conseiller se tient également à votre disposition pour vous informer selon vos propres intérêts. C’est en tout cas la mission du réseau commercial de La France Mutualiste.

Simulez votre épargne et votre investissement avec La France Mutualiste !

La France Mutualiste a développé plusieurs simulateurs accessibles à tous, gratuitement. Notre objectif : vous permettre de comprendre les leviers à votre disposition pour prendre vos finances en main et renforcer votre indépendance financière. Découvrez sans attendre notre simulateur d’assurance vie et notre simulateur de Plan d'Épargne Retraite Individuel !

Education financière : investir pour être indépendante, ça s’apprend !

 

Développer vos connaissances financières est capital pour renforcer votre capacité à savoir gérer votre épargne, à investir et à être indépendante financièrement. Pour y parvenir, il est important de diversifier vos sources d’information, au-delà de votre entourage. Les médias spécialisés vous apporteront un point de vue plus expert que celui de vos proches. Les institutions bancaires et financières vous permettront, elles, d’obtenir un accompagnement personnalisé pour naviguer le système financier français et réduire votre dépendance financière sans avoir à dépenser moins.

 

L’entourage, principale source de conseils financiers pour les femme et les hommes

 

Les résultats de notre enquête sont sans appel : femmes comme hommes s’appuient essentiellement sur “eux-mêmes” et sur leur “sphère personnelle” - leur famille et leurs amis - pour acquérir des connaissances financières. Respectivement 72% et 56% d’entre eux déclarent ainsi avoir acquis ces connaissances “par eux-mêmes” ou au travers de leur “sphère personnelle".

Cette tendance est encore plus prononcée chez les femmes, qui se tournent davantage en premier lieu vers leur “sphère personnelle” (33%) et “leurs parents et famille” (26%) que les hommes (respectivement 23% et 19%). Ce faisant, elles se privent alors de conseils de professionnels experts évoluant dans des structures spécialisées. Ces conseils pourraient pourtant s’avérer précieux pour définir des stratégies d’investissement et réaliser un travail de fond sur leur approche de l’investissement.

Apprendre à gérer son argent et à investir en s’amusant avec Flouze

En mars 2025, la France Mutualiste et la fintech Mon Petit Placement ont uni leurs forces pour lancer l’application Flouze, donnant par là corps à leur engagement en faveur de l’éducation financière. L’objectif de l’application est le suivant : désacraliser l’image de la finance et permettre à tout un chacun d’apprendre à gérer son argent et de tester ses connaissances financières de façon ludique.

L’application est disponible gratuitement sur l’Apple Store et le Play Store.

Éducation financière : le rôle clé des institutions financières

Face cette forte dépendance à l’entourage pour acquérir des connaissances financières, les banques et institutions financières doivent se saisir des attentes de leurs clients. Il leur incombe ainsi de leur proposer un accompagnement conçu pour leur permettre de bien se saisir des enjeux associés à l’investissement et à l’indépendance financière.

L’étude révèle ainsi un manque de confiance vis-à-vis des institutions financières. Seul un tiers des personnes interrogées déclarent avoir acquis leurs connaissances financières grâce à leur banque. Une faible majorité des personnes interrogées considèrent par ailleurs que “les banques et les institutions financières prennent suffisamment en compte leurs besoins en matière financière en France” (51%). Ce chiffre chute même à 5% lorsque les interrogés sont sollicités sur la capacité des banques à répondre « tout à fait » à leurs besoins, une donnée qui interpelle.

Face à ce constat, le Groupe Malakoff Humanis – auquel appartient La France Mutualiste – a fait de l’éducation financière l’un des piliers de sa politique de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Nous veillons notamment à rendre nos solutions les plus accessibles et lisibles possibles, en en simplifiant nos documents contractuels, en améliorant la clarté des informations transmises et en adoptant un langage compréhensible par tous.

Depuis plus de 130 ans, la France Mutualiste accompagne les Français dans la définition de stratégies d’épargne. Notre force réside dans notre modèle mutualiste : nous n’avons pas d’actionnaires à rémunérer et plaçons donc l’intérêt de nos adhérents – auquel nous appartenons – au cœur de toutes nos actions. Cela permet à notre fonds euros d’être aujourd’hui l’un des plus compétitifs du marché. Nous sommes aujourd’hui présents partout en France grâce à notre réseau d’agences. Nos conseillers sont à votre disposition pour vous aider à réaliser vos projets de vie.

 

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