Régime de retraite de base : fonctionnement et calcul
Le régime de retraite de base est la première étape pour comprendre comment fonctionne votre future pension. Il concerne tous les actifs et permet d’accumuler des droits tout au long de la vie professionnelle. Découvrez comment il fonctionne, quelles sont les conditions pour y avoir droit, et comment est calculé le montant de votre retraite.

Qu’est-ce que le régime de retraite de base ?
Définition et rôle dans le système de retraite
"Le régime de retraite de base est le pilier principal du système de retraite en France. Il permet à chaque personne qui travaille de cotiser pour obtenir, plus tard, une pension de retraite. Ce système est dit par répartition : cela signifie que les cotisations des actifs servent à payer les pensions des retraités actuels.
Tous les travailleurs y sont affiliés, mais selon leur statut (salarié, indépendant, fonctionnaire…), ils dépendent d’un régime de base différent. Malgré cela, le fonctionnement général reste le même : il faut atteindre un certain âge, valider un nombre minimum de trimestres, et le montant de la retraite dépend des revenus perçus au cours de la carrière.
Ce régime a deux objectifs :
- Offrir un revenu à ceux qui arrêtent de travailler.
- Assurer une forme de solidarité, en tenant compte de certaines périodes non travaillées (comme la maladie ou le chômage)."
Qui est concerné ?
Le régime de retraite de base concerne toutes les personnes qui exercent une activité professionnelle en France. En fonction de leur statut, elles sont affiliées à un régime de base spécifique.
Les salariés du privé
Ils cotisent au régime général, géré par la CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse). C’est le régime le plus courant en France.
Les fonctionnaires
Ils dépendent de régimes spéciaux de la fonction publique (d’État, territoriale ou hospitalière). Leurs règles sont proches du régime général, mais avec des particularités, notamment sur le calcul de la pension.
Les indépendants
Les artisans, commerçants et professions libérales cotisent à des caisses spécifiques. Depuis la réforme de 2018, la plupart relèvent du régime général via la Sécurité sociale des indépendants (SSI), mais certains conservent des règles propres (comme les avocats).
Les agriculteurs
Ils sont rattachés à la MSA (Mutualité sociale agricole), qui gère leur régime de base et complémentaire.
Les régimes spéciaux
Certains secteurs ont des régimes particuliers, comme les agents SNCF, EDF-GDF, RATP, ou les marins. Ces régimes ont des règles différentes, parfois plus favorables, mais ils tendent à être harmonisés avec les autres.
Objectifs et principes de solidarité
Redistribution intergénérationnelle
Le régime de retraite de base repose sur des valeurs de solidarité. Ce n’est pas un système d’épargne individuelle où chacun récupère directement ce qu’il a versé : il fonctionne par répartition, c’est-à-dire que les cotisations des actifs financent les pensions des retraités actuels. Ce mécanisme collectif vise ainsi à protéger l’ensemble des assurés, même en cas de parcours de vie compliqué.
Le système français fonctionne par répartition : les cotisations des actifs d’aujourd’hui financent les pensions des retraités actuels. Ce principe crée une solidarité intergénérationnelle, où chaque génération contribue à celle qui la précède, en attendant d’être soutenue à son tour.
Prise en compte de certaines périodes non travaillées (maladie, maternité, chômage…)
"Même si une personne ne travaille pas pendant un certain temps, elle peut continuer à acquérir des droits à la retraite. C’est le cas, par exemple :
- En cas de maladie ou d’accident du travail
- Pendant un congé maternité ou paternité
- En période de chômage indemnisé
- Pendant le service militaire, sous certaines conditions
Ces périodes sont souvent validées en trimestres, même sans cotisation directe, ce qui permet de ne pas pénaliser les assurés dans le calcul de leur retraite."
Bon à savoir : Le régime de retraite complémentaire
Le système de retraite obligatoire repose sur la retraite de base et la retraite complémentaire de cette dernière, gérée par l'Agirc-Arrco (pour les salarié du secteur public), et s'ajoute à votre retraite de base. Ce régime est piloté par les partenaires sociaux. Vos cotisations versées pour votre retraite complémentaire sont converties en points de retraite.
Comment fonctionne le régime de base ?
Un système de cotisations salariales et patronales alimente le régime de retraite de base.
Dès votre premier emploi, votre caisse de retraite (CNAV pour le régime général, MSA pour les travailleurs agricoles) vous ouvre un compte individuel retraite. Il existe aujourd’hui un portail fédérant toutes ces caisses : L’assurance retraite.
Les cotisations, prélevées sur votre salaire brut (part salariale) et versées par votre employeur (part patronale), financent directement les pensions des retraités actuels. En parallèle, elles sont enregistrées sur votre compte individuel retraite afin de calculer vos droits et vos trimestres d’assurance tout au long de votre carrière. Elles sont ensuite converties en trimestres d’assurance retraite.
Comment est calculée la pension de retraite de base ?
Le montant de la retraite de base du régime général dépend des revenus d’activité, du nombre de trimestres validés, et de l’âge légal de départ à la retraite (l’âge où vous bénéficiez d’une pension à taux plein sans décote).
Le calcul de la retraite du régime de base est le suivant :
- Salaire annuel moyen x taux de liquidation x (durée de cotisation/durée de référence) = montant de la retraite de base.
- Le salaire annuel moyen est calculé sur la base des 25 meilleures années de votre carrière, et non pas forcément sur les 25 dernières années.
Si vous n’avez pas travaillé 25 ans, toutes vos années de cotisations sont retenues si vous avez au moins validé un trimestre. Toutefois, les indemnités versées par la Sécurité sociale en cas de maladie et les allocations de chômage ou de reconversion ne sont pas retenues, de même pour les rétributions de stage en entreprise. En revanche, les indemnités de maternité peuvent, sous condition, être retenues à hauteur de 125% de leur montant.
Le taux de liquidation dépend de la durée de cotisation ou de l’âge de départ à la retraite. Si vous prenez votre retraite à partir de l’âge légal de départ, votre taux de liquidation sera de 50% pour le secteur privé et à 75% pour les fonctionnaires civils. Si vous la prenez avant, le nombre de trimestres acquis en durée de services et bonifications est à diviser par le nombre de trimestres requis l'année d'ouverture des droits.
Bon à savoir
Le calcul de la moyenne annuelle des salaires prend en compte l’inflation. Vos salaires sont revalorisés dans la limite du plafond annuel de la Sécurité sociale (Pass).
Prenons l’exemple d’un salarié né en 1968 au salaire annuel moyen de 29 000 euros. Celui-ci souhaitera prendre sa retraite à 64 ans. Il devra donc avoir cotisé au total 172 trimestres au cours de sa carrière pour obtenir une retraite à taux plein. Imaginons que celui-ci n’aura en revanche cotisé que 169 trimestres. Le calcul de sa retraite de base sera donc le suivant :
29 000 (salaire annuel moyen) x 0,5 (taux de liquidation) x (169/172= 0,98) = 14210 euros par an.
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Bon à savoir : A qui demander votre pension de retraite de base ?
Votre demande doit être adressée aux caisses de retraite établissant le compte des droits et calculant le montant de la pension. Si vous dépendez de plusieurs régimes, vous devez théoriquement prendre contact avec chaque caisse de retraite. Toutefois il est possible de faire votre demande pour toutes vos caisses de retraite sur le site Info-Retraite.