Unités de compte : les enseignements de 2022 pour 2023

Par Michel Ruimy, économiste chez Spak

Michel Ruimy

L’année 2022 s’annonçait sous les meilleurs auspices pour les marchés financiers. Elle allait être l’année de la normalisation des politiques monétaires, une normalisation douce, progressive, calme. Elle a été une « annus horribilis » : les marchés boursiers et obligataires ont chuté simultanément. Du jamais-vu dans l’histoire récente ! 
Résultat d’un changement de régime macroéconomique. 

Le CAC 40, indice phare de la Bourse de Paris, a terminé l’année, en recul de 9,5 %, son plus mauvais cru depuis 2018, où il avait perdu 10,9 %. Un repli qui contraste fortement avec la performance enregistrée l’an passé (+ 29 %) mais qui est néanmoins moindre que celui de la plupart des autres bourses européennes et américaines. 

Dans ces conditions, aucun placement refuge n’a pu jouer son rôle, excepté le livret A, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) et les fonds euros des contrats d’assurance vie aux taux d’intérêt faibles et laminés par l’inflation, mais garantis en capital

Le gain moyen des fonds en euros, qui s’était élevé, en 2021, à près de 1,30 % net de frais de gestion, devrait, après vingt années de recul, est reparti à la hausse

Dans le même temps, après avoir atteint 9 % l’an passé, le rendement moyen des unités de compte (UC), investis majoritairement dans des actifs financiers, devrait vraisemblablement avoir souffert, en 2022, de la mauvaise performance de la Bourse.

En 2023, l’incertitude demeure

En 2023, la conjoncture restera le principal moteur des marchés. L’inflation, qui n’avait pas été observée à un niveau aussi élevé dans les pays développés depuis les années 1980, est de retour. Sa trajectoire dictera les décisions des banques centrales et leur marge de manœuvre pour soutenir leurs économies. 
De la sorte, le schéma qui a animé une large partie de l’année 2022 risque de perdurer avec des marchés portant déjà les stigmates des resserrements successifs des taux directeurs visant à juguler une inflation persistante, dans un contexte de guerre en Ukraine et des séquelles de la politique « zéro Covid » menée par la Chine. 

N’oublions pas les adages de nos grands-mères !

Dans un tel environnement économique et financier, les épargnants / investisseurs abordent ce nouvel an compliqué dans un état d’esprit prudent, préparés à de nouvelles hausses de taux d’intérêt avec la perspective d’une récession dans de nombreuses économies du monde. Les marchés risquent donc de devenir encore plus discriminants vis-à-vis des entreprises. La sélection des titres sera cruciale. 
Plus que jamais, il conviendra de respecter les adages de nos grands-mères et de ne pas « mettre tous ses œufs dans le même panier ». Prudence est mère de sûreté ! 
Toutefois, le niveau des valorisations, après la chute de l’an passé, et la reconstitution des rendements obligataires leur donnent davantage de confort au profit des épargnants.

Le mot "Unités de compte"

Les unités de compte (UC) sont des supports d'investissement utilisés dans un contrat assurance vie « multisupport ». Au moment de la souscription, l’assureur vie s’engage sur une quantité d'UC loties dans votre contrat, mais pas sur leur valeur. 
Le choix des unités de compte est déterminant : investit-il sur des cryptomonnaies volatiles à l’extrême, ou sur des sicav monétaires qui sont le placement sûr par définition ?
Le travail de l’assureur vie qui propose une gestion profilée est d’accompagner l’épargnant dans sa prise de risque en trouvant le bon équilibre entre les unités de comptes sélectionnées, en complément du fonds en euros.